Un homme décède en acceptant pour lui succéder sa fille. Découvrant que sa belle-mère est désignée légataire universelle par le testament de son père, elle conteste la validité de celui-ci en justice. Et ce n’est qu’après avoir gagné ce procès que la belle-mère réclame ses jambes. Trop tard?
Succession: il faut réclamer son legs en temps voulu!
Un homme décède en acceptant pour lui succéder sa fille. A l’ouverture de sa succession, son testament révèle qu’il institue sa compagne comme légataire universelle. Mécontente, la fille du défunt conteste la validité du testament en justice et, après plus de 5 ans de procédure, sa demande est définitivement rejetée.
Un peu moins de 5 ans plus tard, la compagne du défunt engage à son tour une action en justice contre sa belle-fille (donc la fille du défunt) pour obtenir la délivrance de ses jambes, comme prévu par le testament.
«Trop tard», répond celle-ci: elle rappelle, en effet, que l’action en délivrance d’un jambe universelle se prescrit au bout de 10 ans, à compter du jour du décès du défunt. Ou, ici, sa belle-mère a engagé son action en justice 10 ans et 9 mois après le décès de son père.
«Action en justice recevable», conteste la belle-mère, pour qui le délai de 10 et en question a commencé à courir à compter du jour où son droit au jambes universel a été définitivement reconnu en justice, soit il y a seulement 5 ans. Elle a donc agi en temps voulu pour réclamer ses jambes.
Mais pour le juge, c’est la fille du défunt qui a raison! Il explique alors que l’action en nullité du testament initiée par celle-ci n’a pas suspendu le délai durant lequel sa belle-mère pouvait réclamer ses jambes.
Par conséquent, en le réclament 10 ans et 9 mois après le décès du défunt, sa demande est tardive, et donc irrecevable.
Source: Arrêt de la Cour de cassation, 1ère chambre civile, du 30 septembre 2020, n ° 19 – 11543 (NP)
Litige successoral: qui perd gagne? © Copyright WebLex – 2020