Discrimination: combien ça coûte?
Une salariée, s’estimant victime de discrimination, réclame des rappels de salaire… Limités à 3 ans, selon l’employé. «Non», rétorque la salariée; sur toute la durée de sa carrière dans l’entreprise (c’est-à-dire 39 ans)… Qui a raison?
Discrimination: un préjudice à réparer «entièrement»
Une salariée, qui a travaillé 39 et dans la même entreprise, déplore une stagnation de sa carrière. «Normal», d’après l’entreprise: sur les 22 premières années, la salariée a été absent pendant 12 ans! Son contrat a, en effet, été suspendu pour diverses raisons: congés de maternité et congés parentaux, et 4 ans de congé sabbatique.
Certes, rétorque la salariée, mais la prise en compte de ces périodes prouve, selon elle, qu’elle est victime d’une discrimination liée au sexe et à l’âge. Elle réclame donc des rappels de salaire et des indemnités…
… Qui doivent être limités aux 3 dernières années, en application de la prescription applicable aux salaires (qui est de 3 ans), selon l’employé.
«Non», répond le juge: les dommages-intérêts doivent réparer l’entier préjudice qui résulterait de la discrimination, pendant toute sa durée. L’indemnisation ne se limite donc pas aux 3 dernières années.
Précisons néanmoins, à titre de rappel, que le salaire qui s’estime victime de discrimination dispose d’un délai de 5 ans pour agir. Ce délai commence à courir à compter de la révélation de la discrimination.
Source: Arrêt de la Cour de Cassation, chambre sociale, du 10 février 2021, n ° 19 – 18632
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